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Facebook, Twitter, Instagram: comment la police investit les réseaux sociaux..

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Après Facebook et Twitter, la police se lance sur Instagram ! Une manière de valoriser son image en touchant un public plus large.

Aide à l’enquête, vecteur d’informations pratiques et outil de riposte en cas de polémique : les réseaux sociaux transforment en profondeur les réflexes policiers. Présente depuis 2012 sur Facebooket Twitter, la Direction générale de la police nationale (DGPN) prend cette semaine le virage d’Instagram, application prisée des jeunes, centrée autour du partage de photos, espérant valoriser son image auprès d’un public plus large.

Dans deux bureaux contigus, dans les sous-pentes du ministère de l’Intérieur, une équipe resserrée est aux manettes, derrière une batterie d’écrans, dont l’un est destiné à la veille permanente : un œil sur le monde et un autre sur l’interne.

L’équipe est dirigée par Charlotte, community manager (animateur de communauté), recrutée en externe en 2014 pour sa connaissance de cette communication aux codes si particuliers. « Pour être efficace, l’équipe se doit d’être mixte, composée pour moitié de personnel extérieur et pour l’autre de fonctionnaires de police », explique cette jeune trentenaire intarissable sur son métier. « Une journée calme c’est une centaine de messages privés. Mais nous avons connu un pic à 11 000 par heure au moment des attentats de novembre 2015. »

Répondre aux interrogations des internautes

Les questions les plus courantes concernent les recrutements et les incidents de la vie quotidienne. Un automobiliste se plaint d’avoir été arrêté sans ménagement par la Brigade anti-criminalité (BAC). Il obtient une réponse personnalisée comportant un lien vers la plate-forme de l’IGPN, la « police des polices », pour signaler les faits. Une femme et son fils tiennent, eux, à remercier de l’intervention d’un équipage après un appel pour un cambriolage.

« Pourquoi vous avez mis mille ans pour lancer un signalement pour le petit gars perdu ? », s’emporte un citoyen. La community manager rappelle que la diffusion d’un appel à témoins ne peut se faire que dans un cadre judiciaire strict. De nuit, entre minuit et 6 heures, un message automatique oriente vers les services d’urgence, notamment le « 17 », avant une réponse personnalisée en journée.

«En cas de crise, les gens se tournent vers les réseaux sociaux»

La gendarmerie a été la première à s’engager massivement sur les réseaux sociaux. L’effort de la police a, lui, été décuplé lors des attentats de 2015, année du basculement. Selon la DGPN, l’appel à témoins visant Salah Abdeslam, dernier terroriste encore vivant des attaques, a été vu par « 123 millions de personnes » dans le monde. « En cas de crise, les gens se tournent naturellement vers les réseaux sociaux. Il faut les fidéliser avec ce qui relève du quotidien », insiste-t-on à la DGPN, qui valorise aussi les informations de proximité (démantèlement d’un gang de cambrioleurs, fermeture de route…).

Les enquêteurs ont, quant à eux, vite compris l’intérêt d’une diffusion large, contournant le filtre des médias traditionnels, ce qui garantit la maîtrise de leur message. Ainsi le succès des appels à témoins en cas de disparition inquiétante est garanti, facilité par « l’empathie avec la victime, un marqueur des réseaux sociaux », selon Charlotte.

Un outil qui facilite les enquêtes

Cet engouement participatif a permis de retrouver les descendants d’un poilu à Marseille (Bouches-du-Rhône). En janvier, les enquêteurs avaient découvert lors d’une perquisition une lettre écrite par un soldat mort au front en 1915, document qui avait été volé à son propriétaire. A Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), on vient d’identifier une personne décédée à partir d’une photo trouvée dans son portefeuille. A Avignon (Vaucluse), en juillet dernier, la mise en ligne d’un catalogue d’œuvres d’art dérobées lors de divers cambriolages a permis d’identifier « 71 victimes » et de restituer « 500 » pièces volées.

Dans le système français, qui reste très pyramidal, tout message doit être validé. Parfois c’est au plus haut niveau du ministère de l’Intérieur de s’en occuper, surtout dans les cas les plus sensibles. C’est ce vecteur qui a été choisi pour riposter à l’acteur Mathieu Kassovitz qui, en novembre 2017, avait traité sur Twitter des policiers de « bâtards ». Pour des raisons de sécurité, seules quatre personnes disposent des mots de passe des comptes de la police.

Source: Leparisien.fr


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