Le Service de l’information stratégique et de la sécurité économiques du ministère des Finances a traité plus de 600 alertes d’investisseurs étrangers depuis janvier. Un bilan en réponse aux tentations politiques de retirer à Bercy le contrôle de cette politique.
Bercy montre les dents, cinq jours après le veto de Bruno Le Maire au rachat de deux pépites de la défense et du nucléaire. Alors que la désormais ex-sénatrice Marie-Noëlle Lienemann et le sénateur Renaissance Jean-Baptiste Lemoyne ont déposé le mois dernier une proposition de loi pour faire basculer le barycentre de la politique de sécurité économique vers le Premier ministre, le ministère des Finances affiche son bilan.
De janvier à août, quelque 621 alertes, pour quasi-moitié d’origine capitalistique, sont remontées dans les bureaux du Sisse, le service à la sécurité économique , hébergé au sein de la Direction générale des entreprises à Bercy. « Nous sommes en voie d’atteindre les 900 », un chiffre après filtrage d’alertes multiples, qui représente plus du double de celles reçues en plein Covid en 2020 (353), indique Joffrey Celestin-Urbain, le chef du Sisse. A chacune, une réponse est apportée, ajoute-t-il, en amont de rencontres de sécurité économique menées à Bercy avec des entreprises ce mercredi.
« Une meilleure appréciation réelle de la menace »
« Nous avons davantage recours au r enseignement en matière économique et avons une approche plus systématique, là où les recherches pouvaient n’être qu’opportunistes. Nous avons une meilleure appréciation réelle de la menace, de la start-up aux grands groupes ». Pour l’ensemble de l’année dernière, ce sont 694 alertes qui avaient été traitées.
Un sujet sensible, tant le bilan d’Emmanuel Macron au ministère de l’Economie avait été attaqué sur le passage de fleurons à des mains étrangères tels Alstom, Technip et Lafarge.
Source: www.lesechos.fr